Bras-sur-Meuse, le village aux cinq « @ »

15/02/2018

« Ce sont les usages d’Internet qui sont primés plus que les tuyaux. » Julien Didry, maire de Bras-sur-Meuse est heureux de l’obtention d’un 5e « @ » décerné par l’association « Villes Internet » pour 2018. Une récompense d’autant plus prestigieuse que Bras est le seul village de moins de 1.000 habitants à avoir reçu cette distinction en France !

Un label allant de 1 à 5 « @ » est attribué aux villes et villages « en fonction du niveau de politique numérique au service du citoyen ». Une évaluation déclinée via 16 thématiques.

L’aventure a commencé en 2007 où le village obtenait son premier « @ », le 3e  est tombé en 2001 et le 4e  en 2015.

Julien Didry est intarissable sur les applications du numérique à Bras : « Les démarches en ligne sur son smartphone », la consultation régulière de la population, un groupe secret sur Facebook réservé aux habitants de Bras où l’on « échange, où l’on pousse des coups de gueule. Il y a aussi des sondages. C’est la démocratie locale ». Les Brasiliens reçoivent aussi le conseil municipal et peuvent poser des questions.

« Je suis un fervent défenseur de la mairie »

Les domaines d’application sont aussi divers que variés : « Solidarité, cohésion sociale, éducation, patrimoine, innovation avec le Fab Lab, emploi avec l’école des codeurs ou développement durable avec le repair café », souligne le maire. « Tous les radiateurs de la mairie sont connectés, on peut les piloter bureau par bureau, pièce par pièce », confie-t-il. « À Bras, les monuments parlent. Il y a des QR code sur les monuments » pour en expliquer l’histoire. « C’est très très large. On s’appuie sur le numérique pour apporter un plus à la population. »

Et il le répète souvent : « Je n’ai pas de bureau » mais une tablette, « tout est dématérialisé ». Les élus sont connectés à un cloud dont une partie est accessible à la population.

Allez, un petit mot sur le « frigo communicant » : un magnet collé dessus avec un numéro dédié aux Brasiliens qui, par retour de SMS, reçoivent la liste des numéros utiles ou urgents. « C’est un exemple concret du numérique au service de l’Homme. » Un développement qui ne fait pas disparaître l’humain. Bien au contraire. La mairie est ouverte du lundi au samedi. « Je suis un fervent défenseur de la mairie. » Et puis, « on utilise tous les canaux. Il y a une communication papier deux fois par mois pour ne pas oublier ceux qui ne sont pas connectés ».

Pour une certification d’immatriculation, par exemple, chaque habitant non connecté « peut avoir une adresse mail avec l’extension bras-sur-meuse.fr pour créer un compte. La mairie peut être là pour accompagner les gens dans cette transition numérique ».

Bras-sur-Meuse dispose aussi d’une application pour tablette et smartphone. D’ailleurs un immense QR code, placardé sur une façade à l’entrée du village, permet de la télécharger et de recevoir des notifications.

« Au niveau de Bras, ce sont des choses de proximité. Les projets d’ampleur se font au niveau de l’agglo. On en est au tout début », confie Julien Didry qui est aussi vice-président du Grand Verdun et président du Pays de Verdun.

Pour les applications à grande échelle, il pense au « tourisme autour de la voie verte » mais aussi à un projet de maisons connectées, « Les Séniorurales », pour le maintien à domicile.

Ou encore des télécabines pour la consultation d’un médecin. Qui pourrait « être une des réponses à la désertification médicale ». Des idées rassemblées sur son site : placedelamairie.com. « On est au taquet et on est assez fier », dit-il.

Jusqu’à il y a peu, les panneaux d’entrée du village présentaient le panneau avec les trois fleurs des villes et villages fleuris et un panonceau avec 4 « @ ».

Depuis peu, Ludovic Vaillant et Arnaud Hubert, deux employés municipaux, ont posé le premier des quatre panneaux avec les 5 « @ ».

Le panneau principal a été conservé et seule la petite plaquette du label a été remplacée.

Et pas question de la commander à droite ou à gauche, c’est bien entendu au Fab Lab de Bras-sur-Meuse que l’objet a été confectionné.

Une plaque de plastique a été glissée dans une graveuse-découpeuse laser pilotée par Adrien Quantin, et le logo est apparu en quelques minutes.

Découpé au millimètre, il a, ensuite, été riveté au panneau.